Voici la 7e et dernière partie du document un modèle de foi Jôdo Shinshu, qui sont une collecte de question posée au révérend ryōsetsu Fujiwara, un révérend de notre école ayant enseigné entre autre aux Etats-unis. Un document que je juge de qualité et que rev. Josho adrian Cirléa considère ni plus ni moins comme "Un équivalent Jôdo Shinshû du catéchisme catholique".
Les précédentes parties sont :
1- Notions préliminaires
2- le Bouddha Amida
3- la fonction du nom
4- la relation entre le nom et le vœu
5- La nature de la Foi
6- La signification du Nembutsu
VII. Les effets de la foi
1. Quels sont les effets de la foi du Shinshū?
- Ils sont au nombre de deux. L'un est le bienfait d'atteindre le
nirvāṇa; l'autre est le bienfait de demeurer dans le groupe des
fixés dans le vrai. Ces deux bienfaits sont promis dans le 11e vœu
d'Amida.
2. Qu'est-ce que le nirvāṇa ?
- Nirvāṇa(nehan 般涅) est un mot sanscrit signifiant « extinction
» (de la flamme du désir), ou « délivrance » (du saṃsara, le cycle
des naissances et des morts). Le Grand Véhicule le considère
comme la liberté et la tranquillité absolues. C'estun synonyme de
l'état de buddha et il constitue le but ultime de la vie bouddhique.
Ce terme est aussi utilisé parfois pour désigner le décès du Buddha
Śākyamuni, puisque celui-ci, en tant que corps de transformation
(sup.II-6), est considéré comme étant retourné au nirvāṇa parfait
lors de sa mort physique.
3. Qu'est-ce que « le groupe des fixés dans le vrai»?
- C'est l'état où ceux qui ont la foi véritable sont assurés de la
naissance dans la Terre pure et de l'atteinte du nirvāṇa. Le groupe
des fixés dans le vrai (shōjōju, samyaktvaniyatarāśi) est identique
au stade de « l’irréversibilité » (futaiten,avaivartika). A l'origine,
ce terme désigne l'un des stades du parcours des bodhisattva.
Mais Shinran l'a interprété comme le bienfait offert par Amida
au moment de l'éveil de la foi.
en ce rang ?
- Aussi longtemps que perdure notre corps physique et que les
mauvaises actions œuvrent encore jour après jour, nous ne
pouvons pas devenir buddha. Nous demeurons des êtres ordinaires
(bombu , pṛthagjana), remplis de souffrances et de passions jusqu'à
la fin de notre vie. Le seul changement est celui-ci : puisque
la cause de l'état de buddha a été obtenue,la racine du mauvais karma
est coupée et n'entraîne plus d'effets dans la vie prochaine.
la fin de notre vie. Le seul changement est celui-ci : puisque
la cause de l'état de buddha a été obtenue,la racine du mauvais karma
est coupée et n'entraîne plus d'effets dans la vie prochaine.
5. Que se passe-t-il si nous sommes troublés par les passions et la
douleur sur notre lit de mort ?
- Rien de spécial ne se produit. Que nous souffrions d'agitations et
de douleurs ou que nous conservions notre recueillement ne fait
aucune différence. Puisque les mérites absolus du Buddha Amida
ont été reçus une fois pour toutes à travers la foi et que nous
sommes tous déjà dans l'embrassement indéfectible de sa lumière
(sesshu fusha ), nous obtenons aussitôt d'aller naître
dans sa Terre pure (soku toku ōjō ), quelle que soit notre
condition mentale sur notre lit de mort. Et à l'instant même de la
dans sa Terre pure (soku toku ōjō ), quelle que soit notre
condition mentale sur notre lit de mort. Et à l'instant même de la
naissance dans la Terre pure, nous devenons buddha (ōjō soku
jōbutsu).
6. Le Shinshū parle-t-il de bienfaits pratiques de la foi, en plus de
celui de la réalisation qu'est le nirvāṇa ?
- Dans son Kyōgyōshinshō, Shinran déclare que ceux qui ont la foi
véritable adamantine obtiennent infailliblement « dix bienfaits en
la vie présente » (genshōjisshu no yaku ). L'entrée dans
le groupe des fixés dans le vrai est l'un d'entre eux.
le groupe des fixés dans le vrai est l'un d'entre eux.
7. Pourquoi celui-ci est-il mentionné dans le 11e vœu et non pas
les neuf autres bienfaits ?
- Le bienfait de l'entrée dans le groupe des fixés dans le vrai est le
plus fondamental de ces dix bienfaits, les neuf autres étant des
bienfaits dérivés de lui. Cependant, ces bienfaits individuels et
concrets représentent ce que Shinran, dans un autre texte,
dénomme « les bienfaits infinis ». Le nombre de ces bienfaits ne
doit donc pas nous importer.
- Non. Les bouddhistes ne prient pas le Buddha pour obtenir
quelques gains matériels, pas plus qu'ils n'attendent aucun miracle.
Ils essayent seulement de se conformer à la loi de causalité et
s'efforcent d'agir avec une vision correcte des choses pour
améliorer leur vie.
Face à ces efforts, la foi en Amida peut offrir non seulement un
encouragement spirituel mais aussi des bienfaits matériels.
Cependant, ces derniers ne sont pas particulièrement expliqués :
les fermiers cultivent pour avoir le grain et ils obtiennent aussi
naturellement de la paille, sans que celle-ci soit le but recherché.
Les bienfaits tels que la protection par tous les buddha(4 e
des dix bienfaits), la protection par les foules invisibles(1er),
les louanges par tous les buddha(5e), la protection constante par la lumière
spirituelle du Buddha Amida (6e) et la multiplication de la joie
dans le cœur(7e) sont quelques exemples montrant comment la foi
du Shinshūnous aide à goûter une vie heureuse.
9. Certains de ces dix bienfaits comprennent-ils des effets d'ordre
moral ?
- La compassion d'Amida transcende même la moralité. Il délivre
tous les êtres, sans distinction entre le bien et le mal. En outre, le
but de l'éveil de la foi consiste entièrement à recevoir la
compassion d'Amida et à obtenir ainsi l'éveil, et non pas une
simple amélioration morale.
Cependant, il est vrai que, loin d'être amorale, la foi véritable du
Shinshū exerce une influence morale sur la vie humaine, même si
le fidèle n'en est pas nécessairement conscient. Ainsi, par exemple,
du bienfait de la transformation du mal en bien (3 e bienfait) :
transformer le mal en bien constitue vraiment l'idéal suprême de la
vie morale ainsi que l'essence de tout le Grand Véhicule; le
Shinshū montre que cela est possible pour tous les êtres, en
recevant le bien et les mérites suprêmes d'Amida. Les bienfaits de
la reconnaissance et de l'hommage à sa bienveillance(8e), de la
pratique constante de la grande compassion(9e) et de la dotation
des mérites suprêmes(2e) semblent se rapporter à un effet moral,
bien qu'ils ne puissent être concrétisés que par l'action d'Amida et
qu'ils ne soient pas toujours perceptibles par les êtres.
Somme toute, tous ces bienfaits proviennent du bienfait de l'entrée
dans le groupe des fixés dans le vrai (10e), qui constitue le
fondement de nos sentiments d'espérance, de soulagement, de
bonheur, de joie et de gratitude.
- Des écoles du pouvoir personnel affirment que le nirvāṇa peut
être atteint même en ce monde-ci, pour autant que l'on accumule
des bonnes actions pures et que l'on produise en soi-même la
sagesse absolue.
Mais dans les écoles de la Terre pure, on réalise le nirvāṇa par la
compassion d'Amida après la naissance dans sa Terre pure. Car,
selon la conviction de ces écoles, il est difficile à l'homme
d'accomplir une telle discipline de sanctification en ce monde-ci.
11. Quelle est la signification de la naissance dans laTerre pure ?
- Shinran soulignait que la naissance dans la Terre pure est
« naissance à la non-naissance » (mushō no shō ), c'est-à-dire
la fin du cycle des naissances et des morts (saṃsara), et que cette
naissance même dans la Terre pure est, en fait, la réalisation
de l'état de buddha, le nirvāṇa.
« naissance à la non-naissance » (mushō no shō ), c'est-à-dire
la fin du cycle des naissances et des morts (saṃsara), et que cette
naissance même dans la Terre pure est, en fait, la réalisation
de l'état de buddha, le nirvāṇa.
Par contre, d'autres écoles de la Terre pure déclarent que le
nirvāṇa ne pourra être atteint qu'après une longue période de
pratique supplémentaire dans la Terre pure elle-même. Selon ces
écoles, la Terre pure n'est, pour ainsi dire, qu'un lieu approprié
pour étudier et pratiquer sans crainte de reculer dans les rangs
inférieurs de la voie.
12. La signification littérale du nirvāṇa paraît plutôt négative. Le
nirvāṇan'a-t-il pas une nature plus positive ?
- Atteindre le nirvāṇa, c'est achever l'état de buddha. L'état de
buddha signifie la perfection de la sagesse et de la compassion
absolues, tant pour soi-même que pour autrui. Sur cette base,
Shinran a souligné la profonde signification du double transfert
des mérites, soit le « transfert des mérites dans la phase de l'aller»
(ōsō-ekō) et le « transfert des mérites dans la phase du retour» (gensō-ekō).
Le premier signifie qu'Amida nous transfert ses propres mérites
pour nous permettre d'atteindre l'état de buddha : c'est la perfection
de la sagesse pour soi-même (jiri).
Le second montre que c'est aussi à travers le transfert des
mérites d'Amida que celui qui a atteint l'état de buddha reçoit le
pouvoir spécial de retourner dans les mondes corrompus pour
délivrer les êtres : c'est la perfection de la compassion en faveur
d'autrui (rita).
Le premier de ces deux transferts est promis dans le 11e
vœu d'Amida, et le second dans son 22e vœu.
13. Que penser de l'opinion selon laquelle le fidèle du Shinshū
devrait accomplir les activités du transfert des mérites dans la
phase du retour dès la vie présente, et non pas seulement après la
mort ?
- Selon les conceptions orthodoxes du Shinshū, le transfert des
mérites dans la phase du retour est le bienfait qui sera reçu à
l'instant de la réalisation de l'état de buddha. C'est la cristallisation
du cœur positif et compatissant du Buddha en faveur de tous ceux
qui souffrent.
14. Si le transfert des mérites dans la phase du retourest limité à
la vie future, le Shinshū ne voit-il pas de nécessité à venir en aide
aux autres dès cette vie-ci ?
- Bien sûr, cela est extrêmement important. Cependant, selon les
conceptions orthodoxes du Shinshū, une telle activité n'est pas
dénommée « transfert des mérites dans la phase du retour ». Dans
ce cas, d'autres expressions sont utilisées, comme celles d'«
activités en faveur d'autrui », de « pratique de reconnaissance et de
gratitude » ou de « service du dāna(don désintéressé) », etc. Un tel
esprit de service est vraiment nécessaire pour les fidèles du
Shinshū qui souhaitent réaliser l'idéal de la compassion bouddhique
et diffuser ainsi l'enseignement du Buddha à toute
et diffuser ainsi l'enseignement du Buddha à toute
l'Humanité dans notre monde actuel chaotique.
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50 Les maîtres postérieurs à Shinran parlent ainsi de la « réalisation du
karma au milieu de cette vie-ci » (heizei gōjō).
51 L'expression vient du Sūtra des contemplations; v. Le Gué, p. 115.
52 Les dix bienfaits sont 1° la protection par la foule des êtres invisibles
(myōshu goji), 2° la dotation des mérites suprêmes (shitoku gusoku),
3° la transformation du mal en bien (temmaku jōzen), 4°
la protection par tous les Buddha (shobutsu gonen), 5° les louanges
par tous les Buddha (shobutsu shōsan), 6° la protection constante
par la lumière spirituelle du Buddha Amida (shinkō jōgo), 7° la
multiplication de la joie dans le cœur (shin ta kangi), 8° la
reconnaissance de la bienfaisance du Buddha et l'hommage à ses mérites
(chion hōtoku), 9° la pratique constante de la grande compassion
(jōgyōdaihi), 10° l'entrée dans le groupe des fixés dans le vrai (nyū
shōjōju). V. Kyōgyōshinshō, ch. III-65 (CWS, p. 112).
53 Shinran dit dans les Notes anthologiques de la Terre pure : « Qui produit
la foi et prononce le nom est enveloppé par la lumière [d’Amida] et obtient
aussi des mérites infinis(muryōtoku) en la vie présente» (Nembutsu shōshin ge,
stance 9; CWS, p. 305).
54 Comparaison tirée du Sūtra des questions de Subāhu(ou Kōkan'yukyō).
55 Tels le Tendai, le Shingon et le Zen. Voir Tannishō, ch. 15.
56 Kōsō-wasan 46 (CWS, p. 372), qui s’inspire du Commentaire de
Tanluan (vol. 2; Inagaki, p. 239).
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